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LES CORAUX EN DANGER

 

Le corail constitue un écosystème particulièrement fragile et différents éléments le mettent en réel péril. Ces facteurs sont d'origines différentes, soit naturelles soit provenant de l'activité humaine, mais ont les même conséquences désastreuses sur les coraux: leur destruction.

 

De nos jours, la question du réchauffement climatique est un problème majeur. Accentué par les gaz à effet de serre, tel que le dioxyde de carbone (CO2) provenant majoritairement des diverses activités humaines, il est la cause de nombreux dégâts, comme la fonte des glaciers par exemple. 
L'une des victimes du réchauffement climatique est l’écosystème marin. Les principaux êtres vivants touchés sont les coraux, ce qui présente un très grand risque pour l’environnement.
 
Mais en quoi exactement le changement climatique est-il une menace pour les coraux?
Eh bien, la hausse des températures de l'atmosphère engendre celle des océans. Les zooxanthelles, avec qui les polypes vivent en symbiose, vont ainsi augmenter leur taux de photosynthèse, et vont parallèlement sécréter des concentrations en toxine de plus en plus fortes dans les tissus coralliens. Les polypes sont en état de "stresse", et rejettent les micro algues. N'étant plus alimentés de manière suffisante, cela provoque leur mort. Ce mécanisme est appelé le "blanchiment" des coraux, les coraux perdant toutes leurs couleurs après l'expulsion des zooxanthelles. Malheureusement, de plus en plus de coraux sont concernés. Il y a eu trois principales phases de blanchiment, en 1998, en 2002 et enfin en 2016. Ces dates correspondent aussi aux phénomènes climatiques El Nino, qui entrainent une hausse des températures de 1°C à 2.7°C dans le Pacifique équatorial. Or, cette température augmentée de l'eau pourrait devenir un phénomène constant d'ici une vingtaine d'années, si la production de gaz à effet de serre ne cesse d'augmenter. Le blanchiment a tué 10% des coraux dans monde. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Lorsque l’océan absorbe du CO2, l’eau, à la suite de différentes réactions chimiques, s’acidifie. En 2016, une équipe de chercheurs australiens a évalué l’impact de ce phénomène sur les coraux. Pendant 15 jours, ils ont introduit, dans un lagon situé dans la partie sud de la Grande Barrière de corail australienne, une solution alcaline (solution basique), afin de recréer des conditions chimiques proches de celles de l’océan durant l’ère primaire (autrement dit, celles d’il y a 300 millions d’années). Ils ont ainsi constaté que la croissance des coraux dans cette zone s’était accrue de 7%. D’autres chercheurs en ont ensuite déduit que l’aragonite (le minéral utilisé par les polypes pour la construction de leur squelette calcaire), se raréfie sous l’effet de l’acidification. Ce phénomène peut toutefois également  survenir à la suite d’une hausse de la température de l’eau. Malheureusement, on estime que d’ici à la fin du siècle, la température globale aura augmenté de 2°C, et que le pH aura diminué de 0,3 à 0,4 unités (c’est-à-dire que les océans deviendraient encore plus acide qu’actuellement), promesse d’impacts significatifs à prévoir sur les coraux.

 

Comment fonctionne l’acidification des océans ?

 

1) L’océan absorbe le dioxyde de carbone (CO2) provenant de l’atmosphère.

2) Réagissant avec l’eau (H2O), le CO2 absorbé forme de l’acide carbonique (H2CO3).

3) Suite à une réaction chimique, l’ H2CO3 forme des ions hydrogène (H+) et du bicarbonate (HCO3-).

4) L’HCO3- connaît à son tour une réaction chimique, et forme de nouveaux H+ et du carbonate (CO3 2-).

 

Suite à ces différentes transformations, la présence d’ions H+, responsables de l’acidité, est largement majoritaire, entrainant ainsi les conséquences vues plus haut.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Les actions de l'homme ont aussi des conséquences plus directes sur la disparition des coraux. En effet, le biotope constitué par les massifs coralliens est un lieu idéal pour la pèche, étant le refuge de nombreuses espèces maritimes en parfaite santé. Mais cette pèche est loin d'être modérée et raisonnable, et nombres d'espèces sont décimées. De plus, les méthodes utilisées sont souvent destructrices, notamment les explosions à la dynamite et l’empoisonnement au cyanure - substance qui paralyse les poissons pour les capturer vivants. Depuis 1960, plus de 1000 tonnes de cyanure ont été déversées sur les zones côtières des Philippines. Or, utilisé près des récifs, il les contamine ou les détruit totalement. Nous pouvons aussi citer les filets des bateaux de pêche, tels que les chaluts, qui ratissent les fonds marins en dévastant tout sur leur passage. En plus de cela, les sédiments sont remis en suspension, ce qui trouble l'eau et complique le mécanisme de la photosynthèse pour différents organismes dont les zooxanthelles, indispensable à la survie des coraux. 
 
La troisième cause importante de la destruction des coraux est le tourisme. En effet, les infrastructures mises en place pour satisfaire les demandes autour de l'attraction que constituent les récifs, telles que les ports ou les voies navigables, sont à l'origine de dragages et donc d'un déplacement important de sédiments sur le corail. Cela nuit à sa santé en diminuant son apport en lumière, empêchant ainsi à la photosynthèse de s'effectuer et de lui apporter les éléments chimiques nécessaires à sa survie. En Australie, c'est aussi le commerce du charbon qui est en cause, entrainant des projets de construction de ports et de voies navigables pour accroitre ce commerce. Les navires de tourisme, le rejet de leurs eaux usées dans la mer, le non-respect des touristes envers le corail qu'ils collectionnent ou abiment jouent leur rôle dans la disparition des récifs.
Le braconnage des coraux, c'est-à-dire leur prélèvement sans autorisation, est illégal mais bel et bien présent. Plusieurs saisies importantes ont d'ailleurs déjà été effectuées, comme par exemple au Japon ou en Algérie, le corail étant vendu à prix d'or dans certains pays allant jusqu’à 3000 euros le kilo de corail rouge par exemple. Cette espèce est effectivement très prisée entre autre dans la joaillerie ou la décoration, mais les contrefaçons sont multiples.
 
 
 
 
 

 

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Lors d'un stresse, le corail expulse les zooxanthelles: il blanchit
Lors d'un stresse, le corail expulse les zooxanthelles: il blanchit.
L'acanthaster, étoile de mer dévoreuse de coraux.

Le ruissèlement de matières chimiques et engrais provenant des activités côtières altère la qualité des eaux et peut stimuler la croissance excessive d’espèces invasives se nourrissant des nitrates contenus dans ces produits chimiques. Parmis ces espèces se trouvent notamment certaines sortes d'algues qui étouffent et envahissent les massifs de coraux ou encore les acanthasters, étoiles de mer dévoreuses de coraux. Une étoile tue 5 à 6 m2 de corail par an, induisant ainsi une baisse importante de la superficie des barrières de corail. Les barrières entourant l’île de Moorea par exemple, contenait 50% de corail vivant en 2004 contre 5% en 2009.  Au total, la part de destruction des coraux par l'acanthaster est de 42%.

Évolution de l'état des récifs bordant l'île Moorea. L'image A montre que 40% de la superficie des coraux est vivante en 2007. L'image B montre l'invasion des algues qui fait suite à une invasion d'acanthasters. Seul10% de la superficie des coraux est encore en vie en 2009. L'image C montre l'état du massif après le passage d'un cyclone en 2010, 5% des coraux sont vivants. 

Les derniers éléments ravageurs sont les catastrophes naturelles, telles que les cyclones, faisant des ravages sur les côtes tropicales, ou encore les séismes, dont les dégâts n'atteignent pas seulement les villes et villages, mais aussi l'écosystème duquel ils dépendent. la part de responsabilité des catastrophes naturellesdans la mort des coraux est de 48%.

Au final, aujourd'hui, 30% des coraux sont condamnés, 20% sont déjà morts, et 60% sont amenés à disparaître d’ici à 2030.

Schéma bilan du rôle des océans et des conséquences du réchauffement climatique sur ces derniers
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