LES CORAUX DANS LA MÉDECINE
Les hommes utilisent également les coraux dans le domaine de la médecine. Ces-derniers se sont en effet révélés efficaces dans de nombreux secteurs pharmaceutiques et chirurgicaux.
Les coraux ont permis des avancées scientifiques importantes, grâce à une protéine qu'ils produisent, la Green Fluorescent Protein (GFP). Cette substance est présente chez une espèce de méduses: l'Aequorea victoria. Cette méduse appartient à la classe des hydrozoaires, c'est-à-dire qu'elle passe par un stade de polype durant sa vie. La GFP, découverte en 1962, est indispensable aux recherches médicales encore aujourd'hui. Elle a la particularité d'être fluorescente, sans l'ajout de substances spécifiques. Le gène duquel provient la protéine GFP peut être intégré in-vitro à un autre génome. Les cellules dans lesquelles le gène s'affirme deviennent alors fluorescentes à leur tour, ce qui permet de suivre leur évolution, et d'étudier différents phénomènes concernant les phénotypes macroscopiques. Cette méthode a été utilisé pour l'étude de différentes maladies, telles que l'Alzheimer, différents types de cancers ou encore le sida. D'autres protéines produites par les coraux telles que la GFP sont utilisables dans les avancées scientifiques.
La méduse Aequorea victoria
Le squelette créé par les coraux peut également être utilisé dans le domaine chirurgical. Il s'est avéré que la composition minérale de cette structure, principalement du carbonate de calcium, est une matière idéale pour certaines opérations, telles que les greffes osseuses. La matière est résistante, ne déclenche pas d'infection suite à la greffe et renferme des pores permettant le passage des vaisseaux sanguins: elle s'adapte parfaitement au corps humain et est tout à fait compatible avec la matière osseuse de l'homme. Seule, elle ne peut pourtant pas se développer et remplacer les tissus osseux manquants. Des cellules-souches, cellules provenant de la moelle épinière, sont donc cultivées sur des morceaux de squelette corallien, et par la suite utilisés pour la greffe. De plus, le corail est résorbable: il est intégré par les cellules de l'os humain, au point où, en un an, le tissu osseux a remplacé presque la totalité de la matière corallienne.
Le squelette du corail, mis à part les greffes osseuses, a d'autres utilisations. Dans les médecines traditionnelles indienne et japonaise, ce dernier est utilisé pour remédier aux insuffisances minérales. De nos jours, il constitue un composant essentiel des gélules ou solutions remédiant à ces carences. En effet, le squelette peut être broyé, et forme ainsi une poudre appelée "calcium de corail" composée de nombreux minéraux et oligo-éléments, une classe de nutriments regroupant les minéraux se trouvant dans notre corps. Ainsi, il fortifie les os du corps humains en apportant du calcium à notre organisme, et prévient également des conséquences des carences en minéraux, tels que la fatigue, les crampes musculaires, ou l'insomnie.
Mais les ressources médicales du corail ne s'arrêtent pas là ! Des recherches mettent en évidence la possibilité que les coraux produisent des substances permettant de combattre certaines maladies mortelles, telles que le VIH (Virus de l'Immunodéficience humaine, ou sida) ou certains types de cancer. Il a été découvert que l'espèce de corail appelée Palythoa, sécrète une toxine puissante, la palytoxine, molécule utilisée pour la défense de l'animal. Elle est fortement venimeuse, et peut être mortelle pour l'homme. En infime quantité, elle est pourtant capable de détruire les cellules cancéreuses d'un organisme. Elle les empêche de se développer, puis entraine leur autodestruction. Bien plus dangereuse et destructrice pour les cellules malades que pour les cellules non dégénératives, cette toxine a l’avantage de ne cibler que les zones touchées par la maladie. Ces recherches pour trouver un remède au cancer ont permis de découvrir une autre espèce de corail, qui, elle, agit sur le sida. Cette espèce produit les protéines "cnidarins", qui ont la capacité de bloquer le virus et d'éviter qu'il pénètre dans les cellules immunitaires lymphocytes T, formes de leucocytes. Les premiers résultats des deux recherches sont très prometteurs, et donnent de l'espoir aux victimes de ces maladies.
Un corail extrêmement dangereux appelé Palythoa
Le corail se révèle ainsi être un animal possédant de nombreuses capacités tout à fait bénéfiques à l'homme dans le domaine de la médecine, et les chercheurs affirment que la totalité des ressources de cet animal n’a pas encore été exploité. La condition de cette exploitation est une protection durable des coraux, en échange de la vie des milliers d'êtres humains qu'il permettrait de sauver.