PARLONS ÉCONOMIE...
Les coraux jouent un rôle important dans la vie des hommes qui les côtoient en leur apportant protection et produits de subsistance. Les récifs longent les côtes de près de 100 pays.
Les coraux abritent près du quart des espèces marines de la planète et fournissent des ressources à des millions de personnes à travers le monde. La pêche dans les récifs rapporte chaque année de 15 000 à 150 000 dollars américains (soit environ entre 14 200 euros et 142 000 euros) par kilomètre carré. Au Sri Lanka (situé au sud-est de l’Inde), ce sont 5 500 000 dollars américains (soit environ 5 205 000 euros) qui sont récoltés par an. Les poissons pêchés dans les récifs sont d’une qualité exceptionnelle, les coraux assurant l’équilibre des nutriments, des minéraux et des différents éléments chimiques, et empêchant ainsi à toutes maladies de se développer et de venir bousculer la chaîne alimentaire. Cependant, un quart des espèces commerciales sont surexploitées et la plupart menacées. La surpêche touche également les coraux, endommagés par les bateaux et leurs filets.
Les personnes vivant sur des îles se nourrissent essentiellement de ce que les récifs coralliens leur offre. Une étude montre que 90% des protéines animales consommées dans les îles du Pacifique proviennent de la mer. Autres exemples montrant l'étendue de la ressource récifal en nourriture: celle-ci nourrit 1 milliard d'asiatiques et il est estimé qu'un km2 de massif corallien permet d'alimenter 40 à 80 familles des zones côtières.
Situés près des côtes, les récifs coralliens servent également de protection aux petites îles, en formant une sorte de digue naturelle. Un ensemble « récif + mangroves » peut absorber jusqu’à 90% de la force d’impact des vagues. Ainsi, des récifs endommagés peuvent-ils rendre des îles vulnérables, et mettre en danger des populations. Aux Maldives, pays à la plus basse altitude au monde (sommet culminant à 2,40 mètres de hauteur), constitué d’un ensemble d’îles, dont 26 atolls, les récifs ont été pillés par les habitants même, afin de construire leurs maisons traditionnelles. Le corail peut en effet, une fois calciné, servir de chaux ou de ciment. Cette exploitation, aujourd’hui interdite a fini par détruire une barrière qui protégeait une des îles dans sa totalité. L’île en question, à la suite de multiples et récurrentes inondations, a vu sa réserve d’eau douce potable contaminée par le sel de l’océan. De plus, sans la protection des récifs coralliens, les plages sont exposées aux fortes houles et peuvent facilement être détruites. En Indonésie, par exemple, un hôtel a dû dépenser sept fois 125 000 dollars (soit environ 827 700 euros au total) pour réhabiliter une plage endommagée par l’exploitation des coraux. Aux Maldives, une solution a donc été adoptée pour protéger les territoires immergés : celle de construire des digues artificielles, à 13 000 dollars le mètre carré (soit environ 12 300 euros par m2). Certains récifs, déjà endommagés par le pillage des maldiviens, ainsi que par différents épisodes de chaleur, tel que le phénomène climatique El Niño, ont été dynamités pour construire des murs avec les coraux morts. En général, la construction de digues artificielles est bien plus couteuse que le simple fait de protéger les coraux. En effet, un brise-lame artificiel coute près de 10 000 000 dollars par kilomètre carré (soit environ 9 462 000 euros), quand la préservation des récifs ne demande que 775 dollars par kilomètre carré, par an (soit environ 733 euros).
Les pays les plus exposés aux dangers que représentent la disparition des coraux sont Haïti, les Philippines, la Tanzanie, les îles Kiribati et Fidji, et enfin l'Indonésie. N'oublions pas aussi l'existence d'atolls, qui sont composés de coraux, et dépendent donc entièrement d'eux. Ils sont au nombre de 400 dans le monde.
Les récifs rapportent chaque année en moyenne 100 000 à 600 000 dollars américains par kilomètre carré (soit entre environ 94 600 et 567 700 euros), toutes activités confondues, tourisme, activités artisanales, pèche vivrière et commerciale. En tout, l'activité de 500 millions d'individus dans le monde entier en dépend.