
PRÉSENTATION DES CORAUX
D'après une légende grecque, le demi-dieu Persée aurait tranché la tête de Méduse et l’aurait posé sur un coussin d'algues. Inondé par le sang, ce dernier se serait pétrifié puis transformé en corail, avant de se répandre dans les océans. C'est ainsi que certains expliquent la naissance de l’espèce.
Pourtant, contrairement à ce que suggère cette légende, les coraux sont bel et bien des animaux, et non pas des végétaux ou encore des roches. Le corail est composé de plusieurs centaines de petits animaux, les polypes, vivants en colonie sur un même squelette calcaire construit par chacun d'entre eux. Ils font partis de l'embranchement des cnidaires, regroupant également les anémones de mer et les méduses. Les coraux appartiennent plus spécifiquement à la classe des anthozoaires, ne passant pas par une phase méduse durant leur vie, contrairement aux autres classes des cnidaires telles que les scyphozoaires ou les hydrozoaires. Les anthozoaires sont divisés en deux sous-classes principales, les octocoralliaires, possédant 8 tentacules, et les hexacoralliaires, constitués de 6 (ou d'un multiple de 6) tentacules. Les octocoralliaires regroupent les coraux alcyonnaires, c'est-à-dire les coraux mous. Le calcaire les composant est disséminé dans les tissus, ils n'ont pas d'exosquelette. C'est le cas des coraux bleus ou des gorgones. Les hexacoralliaires, eux, sont appelés les "coraux constructeurs", leurs squelettes et nouvelles colonies permettant la formation des récifs.
Alimentation
Les polypes vivent en symbiose avec les zooxanthelles, algues unicellulaires se trouvant dans les tissus polypiens. Les zooxanthelles fournissent, grâce à la photosynthèse, de l’énergie aux polypes. Les micro-algues effectuent cette photosynthèse à partir du dioxyde de carbone (CO2), aussi appelé gaz carbonique, et des minéraux dissous dans l’eau ainsi que de la lumière solaire, en transformant ces différents éléments en matière organique et en oxygène, délivrés au polype par la suite. 90% de l’énergie qu’absorbent les coraux est issu de cette transformation chimique. Les zooxanthelles servent également à la construction du squelette des polypes, grâce aux minéraux qu’elles leur apportent. C'est une situation favorable aux deux organismes, les zooxanthelles disposant ainsi d'une protection et d'un abri.
Les coraux s'alimentent pourtant aussi d'eux-mêmes. Les polypes sont carnivores : ils se nourrissent de zooplancton au coucher et au lever du soleil, périodes où celui-ci remonte à la surface de l'eau, pour redescendre ensuite en profondeur. Les polypes possèdent des cellules urticantes dans les tissus les recouvrant, les cnidoblastes. Elles sont composées de filaments urticants, inoffensifs pour l'homme, contrairement à ceux des méduses ou des anémones de mer, beaucoup plus longs, pouvant pénétrer dans la peau et provoquer des brulures. A l'approche d'une proie, le polype expulse ces filaments pour l'atteindre et lui injecter le venin. L'intrus, paralysé, est ensuite amené vers la bouche du polype (lui servant également d'anus) grâce à des filins. Ces filaments urticants servent aussi à défendre le territoire d'une colonie, attaquée par une autre.
Reproduction
Les coraux se reproduisent de manière sexuée ou asexuée, en fonction des espèces.
La reproduction asexuée s’effectue par bourgeonnement du polype. Le petit polype partage ainsi la même logette que le polype qui a fécondé la cellule-œuf, pour ensuite se séparer de lui et créer son propre socle au fur et à mesure.
La reproduction sexuée, elle, est plus complexe. Elle peut se faire de manière interne ou externe.
Pour la reproduction interne, des spermatozoïdes sont expulsés dans le milieu par un polype, et migrent vers la cavité d'un autre polype, attirés par des phéromones, substance chimique pouvant provoquer une attirance sexuelle chez les individus l'environnant. La cellule-œuf est fécondée, et la larve formée, le planula, est rejetée dans le milieu.
Le deuxième type de reproduction sexuée, concernant 1/3 des coraux, est la reproduction externe, ou reproduction en masse. Les gamètes mâles et femelles sont lâchés dans l'océan, survivant pendant une période de 6 jours environ. Lorsqu'une gamète mâle rencontre une gamète femelle, il y a fécondation et formation d'un nouveau planula.
Dans les deux formes de reproduction, le planula créé se laisse ensuite porter par le courant plusieurs jours, pour trouver un support tel qu'un bout de roche ou un squelette corallien, sur lequel il se pose et construit un socle en accumulant à son pied des minéraux qu'il récupère dans l'eau. Ce socle est divisé en plusieurs compartiments, autant que le corail possède de tentacules. Avec le temps, un calice en aragonite, une forme de carbonate de calcium, est formé. Ce socle pourra par la suite constituer la base du squelette d’une colonie, d’autres polypes y ajoutant périodiquement de nouvelles couches de minéraux. Il existe pourtant également des coraux solitaires, qui ne sont constitués que d'un polype.
Répartition géographique
C'est cette combinaison de l'accumulation des coraux avec d'autres animaux et végétaux qui forme les récifs coralliens. Pour se développer, les coraux ont besoin d'une eau claire et peu profonde d’une température située entre 20° et 28°C. On les trouve ainsi majoritairement dans la région équatoriale, zone intertropicale. Il existe cependant aussi des coraux d'eaux froides, que l’on peut observer en Grande-Bretagne ou en Norvège, et qui n'ont pas besoin de photosynthèse pour leur survie et ne dépendent donc pas des zooxanthelles. Ils peuvent vivre dans des eaux profondes, mais il est rare qu'ils parviennent à former des récifs.
Le plus grand récif corallien au monde est la Grande barrière de corail, qui longe la côte nord-est de l'Australie et qui est même visible depuis l'espace!

Les récifs
Il existe plusieurs types de récifs. Les coraux, dont on estime leur existence à près de 25 millions d'années, se développaient au départ autour des îles volcaniques. Ces îles s’étant enfoncées avec le temps dans le plancher océanique, ont laissé derrière elles les récifs coralliens. Les différents types de récifs traduisent le stade d'enfoncement de l'île. Nous pouvons observer quatre types de récifs. Premièrement les récifs frangeants qui s'étendent directement sur le bord des littoraux: le récif est jeune, l'île est à son état de base. Les récifs barrières sont plus larges et plus profonds que les récifs frangeants, et se trouvent à une certaine distance du littoral, dont ils sont séparés par un petit lagon. Ce genre de récif peut être accompagné d'un petit récif frangeant. La troisième sorte de récif est le récif plate-forme, éloigné du littoral et entièrement entouré par des eaux de profondeur constante. Enfin, la dernière sorte de récif est l'atoll. Il se trouve en haute mer, a une forme d'anneau, et entoure un lagon.

