LE TOURISME EN PÉRIL
Près de 500 millions de personnes dépendent des récifs coralliens en raison de la protection côtière, de la nourriture et du revenu touristique.
Il est nécessaire de rappeler que le tourisme compte parmi les principales activités économiques dans de nombreux pays. D’après une étude effectuée en 1998, 63% des vacanciers européens se sont rendus en vacances sur le littoral, 25% à la montagne, 25% en ville et 23% à la campagne cette année là. Le tourisme en zone côtière, un des principaux secteurs source d’économie, propose de nombreuses activités s’organisant autour de l’interface entre la terre et la mer, ce qui amène à développer des infrastructures hôtelières et de divertissement. Les récifs, attirant de nombreux touristes sont souvent l’élément essentiel pour le tourisme littoral.
Lorsqu’il est bien géré, le tourisme est une source potentielle d'emploi pour beaucoup de communautés des régions côtières des tropiques. Selon une estimation, le bénéfice net total par an des récifs coralliens dans le monde a été estimé en 2003 à 29,8 milliards de dollars, le tourisme et les loisirs représentant 9,6 milliards de dollars de ce montant.
Ce type de tourisme est cependant aujourd’hui touché par la destruction progressive des barrières de corail. Même si la beauté et la diversité des récifs coralliens attirent un grand nombre de touristes, les coraux ne représentent pas qu’un intérêt de divertissement. Sans le rôle protecteur des coraux, les côtes et les îles sont exposées à de nombreux dangers.
Le changement climatique et la disparition progressive des coraux ont des répercussions sur la biodiversité, la température, les précipitations, l’érosion, la fonte des glaciers et ainsi, l’élévation du niveau de la mer. Tous ces éléments peuvent avoir des répercussions sur l'attraction touristique des côtes. Par exemple, le niveau de la mer mondiale est en hausse de plus de 3 mm en moyenne par an. Le Panel intergouvernemental sur le changement climatique (PICC, 2007) prévoit une augmentation du niveau de la mer de 0,28 à 0,48m à la fin du siècle. De plus, le risque de catastrophes naturelles devient d’autant plus élevé, comme l’illustre le tsunami de l’océan indien de 2004. Les dommages éventuels comprennent: l’érosion et les inondations côtières, la pénétration de l'eau salée dans des sources d’eau potable et la destruction d'infrastructures comme les routes. Les îles coralliennes possèdent en moyenne une très basse altitude, et sont menacées de disparition. Le niveau des mers tend à s'élever alors que le point culminant des Maldives par exemple n’est situé qu’à 2,3 mètres d’altitudes. L’élévation du niveau de la mer pourrait entraîner ainsi de graves conséquences, irréversibles.
Les conséquences peuvent grandement influencer la décision des touristes dans le choix de leur destination : une baisse économique liée au déclin de la fréquentation touristique littorale est donc à prendre sérieusement en compte.