Un monde sans coraux

Nos actions d'aujourd'hui définissent notre monde de demain. C'est la réalité que nous impose la situation alarmante des coraux. Notre environnement est touché, nos concitoyens sont touchés, mais l'entêtement de l'homme à développer, évoluer et à gagner en richesse, l'empêche de voir celle qu'il perd lentement mais véritablement, la plus belle qu'il nous est été donné dans notre monde, la richesse de la nature dont notamment l'écosystème impressionant que forme les coraux.
Différentes études ont ainsi été menées pour évaluer exactement leur état, de nos jours mais aussi l'évolution de leur disparition dans les années à venir pour mieux définir l'ampleur des efforts dont on doit faire preuve pour rendre au corail son statut d'écosystème non menacé.
Aujourd'hui, ce sont 60% des coraux qui sont en péril. D'après une étude de World Resources Institute de 2012, ce taux sera de 90% en 2030 si des changements ne sont pas effectués. Avec le réchauffement climatique, qui entrainera l'accélération de l'acidification des eaux et du blanchiment des récifs, très peu de zones seulement vont représenter un lieu favorable pour la formation de l'aragonite, et donc pour la survie des polypes.
D'après le diagramme, en 2050 l'Asie du Sud Est sera la région la plus touchée, suivie de l'Atlantique et de l'Australie. Leur menace sera principalement de catégorie "critique","élevée" et "très élevée". Plus aucun cas de récifs faiblement victime de destruction ne sera existant dans le monde.
Quelles seraient alors les conséquences de la disparition des coraux, piliers de nombreux domaines très divers, pour notre planète?
Comme nous l'avons vu, l'élément le plus grandement victime de leur disparition est la biodiversité. Ce sont ici les fonds marins mais aussi les écosystèmes étroitement liés aux récifs qui sont concernés, tels que les herbiers et mangroves, qui eux-mêmes possèdent un rôle primordial dans la sauvegarde du monde animal et végétal. De multiples espèces vivantes seraient ainsi décimées. C'est tout un équilibre qui serait bouleversé, par réaction en chaine, tous les composants dans ce biotope étant liés d'une manière ou d'une autre.
Or, c'est bien connu, nous dépendons totalement de la nature, et les coraux ne font pas exception à cette règle. Ainsi nous subirions une véritable crise économique. Les ressources nutritives de populations insulaires ou côtières seraient taries, des millions de personnes n'ayant pas les moyens de se nourrir d'autre chose que des protéines maritimes perdraient la source principale de leur alimentation. Nous pourrions ainsi voir augmenter le taux de sous-nutrition dans ces régions. En plus de ce désastre, la principale protection de leurs villes et villages n'existerait plus. Ils seraient ainsi constamment victimes d'inondations, de tsunamis et de cyclones, dont la fréquence devrait augmenter de 10 à 20% dans les décennies à venir, sans que la force de ces catastrophes puissent être diminuée par un quelconque rempart naturel. Bien évidemment, des digues peuvent être construites, mais cela signifierait de déployer des digues le long de milliers de kilomètres de côtes, et représenterait une somme d'argent inimaginable.
Ainsi, la disparition de nombreuses îles serait un fait qui deviendrait courant, pour ne pas dire habituel. Toutes les îles coralliennes seraient englouties par les océans, victimes de la montée des eaux et de la détérioration de leur matériel de composition principal, les massifs coralliens. Les cartes seraient redessinées, pour cause de la hausse violente de l'érosion des côtes de nombreux pays et des populations seraient déplacées pour leur apporter la sécurité de l'intérieur des terres.
Nous-même, qui habitons loin des côtes tropicales et qui ne dépendent pas directement des récifs, percevrions un changement de part l'accélération du réchauffement climatique, puisqu'un des principaux puits de CO2 a été éradiqué avec la disparition des coraux. Paraissant peut-être plus superficielle, mais restant une conséquence de poids parmi les autres, le tourisme mis en place autour des coraux serait en chute complète, et ses bénéfices incroyablement élevés seraient perdus. De plus, les tonnes de poissons victimes de la pêche ayant lieu dans ces zones particulièrement fructueuses étaient en partie destinées à l'exportation. Il y aurait donc aussi pour nous, européens, une raréfaction de vente de poissons dans nos supermarchés.
Mais, de tout cela, les gens ne s'en rendent pas forcément compte. Et c'est ici que l'on intervient, pour briser cette barrière de l'ignorance de la population qui empêche la protection nécessaire aux différents récifs.
Les gens doivent réaliser que derrière les éléments relevant de leur vie quotidienne, comme le poisson qu'ils vont acheter, les médicaments qu'ils prennent pour leur carences minérales ou leur destination pour leurs prochaines vacances, c'est tout un biotope qui est sollicité. Notre avenir et celui de la planète en dependent.
Voulez-vous réellement vivre dans un monde sans coraux? Ce serait un changement irréversible dans l'évolution de l'environnement et des conditions de vie de l'homme. Voulez-vous réellement que ce futur décris soit le nôtre? Changez les prédictions, en militant avec nous et en faisant des choix quotidiens responsables.